Avocate, écrivain, éditrice et… courtisane moderne comptant parmi ses nombreuses conquêtes Jean Giraudoux, Robert Denoël, un ministre de Mussolini, et bien sûr, Paul Valéry qui lui dédia des centaines de poèmes d’amour qui font date dans la littérature française, Jeanne Loviton à eu une vie « hors normes ».
C’est derrière un pseudonyme masculin : Jean Voilier, que se cachait cette femme fatale pour publier ! Plus piquante que belle, grande et brune, avec pour arme principale un sourire auquel nul ne résista, Jeanne Loviton s’était inventé ce prénom d’homme Jean pour Jeanne et ce nom de bateau.
Du genre goélette, avec de l’allure, de la grâce et un air de savoir affronter les tempêtes, elle laisse de sa longue existence quatre-vingt-treize ans le souvenir d’une grande amoureuse, qui cumula les liaisons passionnées avec les hommes, mais aussi avec les femmes qu’elle aima très tôt et envers lesquelles elle se montra sûrement plus loyale.
Ainsi resta-t-elle liée sa vie durant à Yvonne Dornès, la fondatrice de SVP, l’agence de renseignements téléphoniques. Elle exerça sur l’un et l’autre sexe un charme envoûtant et mystérieux que Valéry résume d’un mot en surnommant ainsi son égérie: «Lust» en allemand, «désir».
Toute à la fois sensuelle et froide, cette séductrice, qui voulait avant tout se rassurer elle-même sur ses dons et ses pouvoirs, tenait semble-t-il cette incapacité d’une enfance abandonnée ; son père la reconnut sur le tard. Mais elle prodiguait à ses amants et à ses amantes des plaisirs ineffables.
Sources : La Dépêche, Le Figaro, Wikipédia