Les sirènes

SirèneQuand on parle de femmes dans la mythologie, on pense bien souvent en premier à la Sirène, symbole qui a traversé les siècles.

Vous avez dit sirène ? Quand on parle de « sirène », les premières images qui nous passent par la tête sont en général celles de la sirène d’Ulysse. La tentatrice à la limite du monstre marin, qui s’oppose aux peintures troublantes de femmes-oiseaux sur les vases grecs. On connait aussi la sirène grâce à la célèbre rouquine du monde de Disney qui rêvait de « partir là-bas ».

Longtemps, les sirènes ont été associées à la mer et à ses dangers. Mais dans notre culture moderne, elles sont devenues de gentilles petites créatures romantiques et sans défense. Une évolution qui est loin d’être la première et qui en dit déjà beaucoup sur la longévité du mythe.

La première mention aux sirènes a été faite par Homère dans son « Odyssée d’Ulysse ». Pour rappel, alors que Circé consent à laisser partir Ulysse et son équipage, la magicienne le met en garde contre un danger mortel : « D’abord tu rencontreras les Sirènes, séductrices de tous les hommes qui s’approchent d’elles ». En continuant un peu plus loin « les Sirènes couchées dans une prairie captiveront ce guerrier de leurs voix harmonieuses. Autour d’elles sont les ossements et les chairs desséchées des victimes qu’elles ont fait périr. » Le ton est donné !

La particularité de la sirène grecque, en revanche, est qu’elle est représentée mi-femme mi-oiseau ! La sirène est ainsi immortalisée avec un buste de femme, un corps emplumé et des serres.

Dans la mythologie nordique, on parle plus d’un monstre marin, gigantesque, appelé margygr. Elle y est décrite comme ayant des attributs féminins jusqu’à la taille tandis que le reste de son corps est couvert d’écailles et se termine par une queue de poisson. Une description qui colle plus à notre conception de la sirène. Chose amusante, cette double définition se retrouve aujourd’hui encore dans la langue anglaise. Le mot mermaid désigne la femme-poisson tandis que le terme sirène qualifie la femme-oiseau ! 

Les sirènes grecques habitaient une île au large de la Sicile d’où elles ensorcelaient les marins de passage de leurs voix envoûtantes au point de leur faire oublier de se nourrir.

Chez les Scandinaves, les sirènes suivent les bateaux pour leur porter malchance, et s’emparent aussi des marins endormis pour en faire leurs amants et les noyer. En Russie, elles sont appelées les roussalki (roussalka au singulier) et peuvent impunément se promener à terre.

Sources : Madmoizelle, Sur la Plage, Caminteresse